MERODE

CONSTRUCTION D’UNE CRÈCHE ET DE 6 LOGEMENTS / 890 m2 / Rue de Mérode 97 1060 Saint Gilles / 2023

Le projet s’inscrit dans une réflexion plus large menée par Citytools dans le cadre du contrat de quartier « MIDI ». Les principes élaborés touchant au renforcement de l’habitabilité et des équipements manquants, à la réintroduction de la nature au cœur du quartier et à son apaisement, nous ont guidé tout au long du processus de création du projet. 
La parcelle se situe à la lisière du PPAS générant des immeubles de logements, de bureaux ou d’équipements dont l’architecture est en rupture avec le vis-à-vis hors PPAS composé de maisons néo-classiques identifiées à du R+2+T. Du coté gare, les gabarits affichés en intérieur d’îlot sont très imposants. Le projet fait la transition entre ces différentes typologies.
La rue de Mérode possède une belle densité et présente un caractère très urbain. La minéralité est cependant trop présente et un manque criant d’espace vert est clairement identifié. L’étroitesse des trottoirs, le peu de respirations et les îlots de chaleur, participent à l’inconfort de l’usager.

Un PPAS couvre la zone et fixe des prescriptions touchant aux affectations, aux gabarits, aux abords, etc….En intérieur d’ilot, une ancienne trace de voirie datant du XIXème siècle et reliant la rue Joseph Claes à la rue de Suède a été déplacée en 2015 en vue de prolonger les parcelles rue de Mérode, permettant sans doute la création de parking sous-terrain. Aujourd’hui la connexion est entièrement privatisée.
Le voisin de droite (SFAR) octroie une servitude de passage permettant d’accéder à un jardin didactique en intérieur d’ilot.L’école de gauche possédant une mitoyenneté avec le jardin pourra y accéder directement.Au même titre, la terrasse de la crèche donne directement sur le jardin qui sera le nouveau lieu de rencontre du quartier.

Le projet propose de compenser les faiblesses identifiées en créant une certaine porosité de façade, convoquant à l’occasion, une opportunité de créer des niches ou des îlots de fraîcheur verdurisables coté rue.Ctte porosité est matérialisée par une double peau.
Aux étages, cette double épaisseur est exploitée pour créer des terrasses sud, des jardins de ville ou des vides pour laisser passer la lumière. La double structure permet au dernier étage l’installation d’un dispositif de panneaux solaires générant des zones d’ombres et de lumières.
Cette animation en façade reflète la vie de l’habitation et protège dans le même temps les logements des nuisances de la rue tout en jouant son rôle de contrôle social vital pour le quotidien.
Le rez-de-chaussée et le premier étage, dédiés à l’équipement, jouent sur les différences de niveaux et les circulations pour activer la rue, tout en gardant à l’abris des regards l’activité intime de la crèche.
L’ascenseur hydraulique de distribution de la crèche, entièrement vitré, s’affiche en façade. Il participe ainsi à l’animation ludique de la rue, de même que les demi-volées d’escaliers reliant le sous-sol, le rez-de-chaussée, l’entre étage et le premier.
C’est aussi dans l’interstice en double hauteur que se glisse l’espace vélo, conçu le plus compacte possible.
La double peau est composée d’une structure métallique qui reprend le plan d’alignement de la rue et protège la structure bois qui est elle en retrait.

Nous avons opté pour le programme suivant :  4X2CH+B + 2X3CH. Tous les logements respectent le cahier des charges de CITYDEV.
La géométrie du terrain en forme de parallélogramme demande une posture particulière pour générer des espaces de qualité.
La mitoyenneté entre appartement est décalée de part et d’autre du noyau (situé sur la médiane) pour suivre la géométrie et proposer 2 appartements 2CH+B au 2° et 3° étage de même surface. 
2 Duplex 3CH ferment le volume défini pas le PPAS. Le retrait à rue est augmenté pour laisser place à de larges terrasses/jardins.Les combles sont partiellement exploités par les techniques intégrées.
Le retrait de 2,5 mètre coté sud joue avec les vides, les terrasses et les zones plantées d’un étage à l’autre.

La crèche totalise 472 m² brute hors sol. Elle est répartie sur 3 niveaux : 
La section des grands est implantée au rez-de-chaussée pour bénéficier de l’espace extérieur en communication avec le jardin. Cette terrasse se veut généreuse pour éventuellement pouvoir anticiper un agrandissement de la crèche. Une partie du rez-de-chaussée est dédié aux communs de l’immeuble (sas de distribution, noyau, vélos, poubelles, poussettes).
Un entre étage en mezzanine est créé pour accueillir la préparation des repas et les cuisines de la crèche mais également du personnel. La cuisine est dimensionnée pour pouvoir un jour accueillir la préparation in situ des repas.
La section des petits est au premier étage, coté arrière   , la créche dispose d’une terrasse intégrée. A l’avant, la circulation, la direction, la salle de réunion pour le personnel et un espace extérieur occupe l’espace.
Les fonctions de la crèche ne demandant pas de lumière naturelle sont implantées au sous-sol (vestiaires du personnel, douches, casiers, poubelles, locaux techniques).
La double hauteur de la crèche offre la possibilité d’une extension future.

Pas vraiment une rue commerçante, ni une rue entièrement  résidentielle, l’atmosphère, le soir venu, est peu qualitative. 
Le projet propose un élément de cohésion sociale supplémentaire; situé légèrement en retrait, au-dessus des vélos à rue, une petite salle communautaire active le rez-de-chaussée une fois que la crèche est fermée
Le projet veut également s’inscrire dans l’évolution et le renforcement de la mobilité douce et urbaine en proposant un dispositif de vélo de plein pied sécurisé, le plus proche possible de la rue.
La programmation du jardin didactique en intérieur d’îlot augmentera l’attractivité des lieux en créant une bonne raison de venir se rencontrer rue de Mérode.

Le jardin didactique sera géré sur le modèle de la « pousse qui pousse » basé sur la participation citoyenne. La conception des espaces sera réalisée avec et pour le quartier. 
A ce stade concours, l’auteur de projet ne fait que proposer un scénario pour explorer le champ des possibles. 
Les accès et le cheminement peuvent, malgré tout, se baser sur des invariants : 
Le passage par l’entrée de l’immeuble de logement est mutualisé et guide le piéton à l’arrière de sa parcelle aujourd’hui inexploitée.
Ce trajet comporte des différences de niveaux qu’il faudra gérer pour assurer des pentes adaptées PMR.
L’entrée pour l’école doit se faire en dehors de sa zone de cours anglaise (niveaux -1).
L’activité ne peut générer de vue intrusive vers la crèche.
La pleine terre doit être assurée sur un maximum de la parcelle.
Zone de rencontre.

1. Gestion de projet :
La gestion du chantier doit être particulièrement prise en compte pour le présent projet compte tenu de l’environnement physique particulier du site.Les moyens que nous préconisons de mettre en œuvre pour limiter la pollution de l’air et l’impact sur la biodiversité sont : . En amont du chantier et dès la conception du projet, nous proposons un maximum de préfabrication pour les techniques constructives concernant notamment le gros-œuvre fermé afin d’éviter le plus possible la manipulation de matériaux volatils (ciment,…) ou de résidus provenant d’assemblages ou de découpes (chantier sec) et de limiter les interventions. . Des mesures limitant les sources de pollution et de dégagement de poussières durant le chantier seront appliquées suivant les réglementations européennes et locales (exigences RRU).
D’autres mesures seront décrites tout spécialement dans un programme d’exigences intégré au cahier des charges tels que la gestion des terres polluées et le tri des déchets de chantier.

2. Environnement humain :
Il s’agit dans cette thématique de favoriser l’insertion du projet dans son quartier. Le projet est ouvert sur son quartier, et favorise ainsi les interactions entre les habitants des logements et les usagers de l’équipement collectif tout en protégeant chaque fonction des nuisances potentielles pouvant en découler.
Le projet veille particulièrement à organiser un vivre ensemble commun, tout en préservant l’intimité et l’autonomie de chacun.La création de la salle communautaire favorise la cohésion sociale et le vivre ensemble pour donner une identité propre qui facilite le développement d’un sentiment d’appartenance de la part des habitants.
3. Développement spatial :
Dans notre proposition, une attention particulière est portée à la lisibilité de la structure urbaine, à l’expression des fonctions de logement mais également aux fonctions d’équipement implantées au rez-de-chaussée permettant d’activer l’espace public, à la lecture des accès vers le bâtiment. La notion d’extension possible dans le temps  est rendu possible par la modularité du plan.

4. Environnement physique :
Une attention particulière est apportée à la qualité des aménagements intérieurs et à la recherche de la lumière naturelle au cœur des logements et de la crèche.
Nous proposons d’avoir recours à l’outil « Score ICU » comme aide à la décision dans l’aménagement de certains espaces extérieurs, en particulier pour le jardin didactique. Cet outil permet de modéliser les zones de températures de scénarios d’aménagement en tenant compte du type d’éléments présents, des surfaces mise en œuvre (albédo, perméabilité,…) et de l’ensoleillement des surfaces dans leur contexte. 
Sur base d’une première analyse, les recommandations ICU sont évidement de verduriser autant que possible, de prévoir des zones ombragées et un revêtement de sol de teinte claire (en tenant compte des effets d’éblouissement) en privilégiant les joints engazonnés mais également l’intégration de matériaux de réemploi.
Les plantes grimpantes, notamment sur les structures apparentes des terrasse abris vélos, participent également à un meilleur confort thermique.
5. Développement de la nature :
Une étude de biodiversité sera menée en étroite collaboration avec des paysagistes à l’aide des outils d’aide à la décision Arboclimat et Sésame pour aiguiller l’aménagement et le choix des plantations des jardins, et prendra en compte le développement de la faune, y compris la problématique de la pollution lumineuse nocturne, et la gestion et l’entretien de ces espaces.
L’outil  Sésame permet de choisir des espèces pouvant s’adapter localement au changement climatique et tient compte des services écosystémiques, et l’outil Arboclimat permet de réaliser des simulations prospectives de plantation d’arbres en ville et d’en évaluer les impacts sur divers indicateurs, et notamment sur le changement climatique.

6. Gestion de l’eau :
La gestion intégrée des eaux pluviales est un point essentiel dans l’adaptation au changement climatique, afin de rendre le projet résilient, d’intégrer tant la ressource que le risque et d’explorer comment le caractère de « ville éponge » peut-être développé. 
Nous nous appuierons sur l’outil OGEP  qui permet de dimensionner idéalement les dispositifs (citernes, toitures vertes,...) en fonction d’objectifs hydrauliques afin d’assurer une gestion durable du cycle de l’eau. La parcelle étant située à proximité d’une zone d’aléa inondation « faible », nous pourrons préciser les recommandations pour l’adaptation à ce risque dans un climat futur pouvant se présenter en particulier rue de Mérode. 
7. Ressources :
Pour que des changements (de locataires ou de propriétaires mais également dans nos modes d’habiter) puissent avoir lieu en minimisant les démolitions ultérieures, différents éléments sont pris en compte dans la conception des espaces pour assurer la réversibilité spatiale et technique. 
Une analyse comparative des impacts environnementaux de plusieurs systèmes constructifs en bois (CLT, ossature bois plateforme et poteaux-poutres), a été menée et a abouti au choix d’un système mixte.La bardage est démontable et récupérable par ses fixations vissées et les joints laissés apparents, et peut être fixés sur l’ossature hors site. Pour les abords, l’intégration de matériaux de réemploi (dalles et pavés en pose sèche, bois pour bacs à plantes,...) sera privilégiée. Les cloisons et contre-cloisons légères seront démontables (par exemple type Juunoo ou LOOPD qui sera bientôt lancé par Gyproc).  
Une évaluation TOTEM du projet permettra d’identifier les éléments de la proposition les plus impactant sur l’environnement afin de trouver des alternatives plus durables.

9. Mobilité :
Le projet veille à favoriser sa bonne insertion dans les réseaux existants, projetés et proposés (voitures, stationnement, piétons, vélos, transports en commun) tout en assurant la continuité des maillages urbains.Une convention avec la régie foncière communale permettra aux futurs acquéreurs de louer une place de parking du bâtiment voisin sis rue de Mérode 89-95 Saint-Gilles. Le projet prévoit en outre 30 parkings vélo double étage au niveau rue dont 2 cargos.